PARIÉTAL - Muriel Zeender

Muriel Zeender vernissait ce soir son exposition personnelle PARIÉTAL à Nuithonie

Une exposition qui invite à diverses explorations. Celle de nos paysages intérieurs. Celle du trouble que nous éprouvons lorsque nous traversons la si délicate frontière entre la nature et la peau. Comment faire la différence entre un lobe de poumon et des branches de saule pleureur?

Que restera-t-il de moi quand même les vivants m'auront oubliée
fusain 156 x 105cm, 2017


La légèreté du trait de fusain crée la confusion, nous déstabilise un peu, mais paradoxalement nous rassure. Nous retrouvons notre juste place, comme entités indissociables de notre environnement.


"Depuis mes premiers dessins, j’interroge la question du souffle. Au début, je ne dessinais que des plantes pour exprimer des émotions humaines : agitation, tristesse, rejet, désir, attirance, peur… Depuis quatre ans, explorant la porosité de l’homme au monde qui l’entoure, j’ai glissé sous la peau, pour plonger dans l’infiniment proche. J’y ai retrouvé des motifs végétaux, épousant des formes organiques, créant parfois une dentelle d’un genre nouveau, par le biais d’un fusain toujours plus léger, en écho à ma recherche constante autour du souffle.  C’est ainsi que commença mon projet d’un herbier à la fois proche et différent des herbiers « traditionnels » : un herbier humain…"

Muriel Zeender


Ce trait de charbon interroge aussi sur ce que nous nous autorisons à montrer aux autres. Que cachons-nous à l'intérieur de nous-mêmes? A quelle partie de notre intimité, de nos émotions, donnons-nous accès? Á qui et comment? Dans le cadre qu'offre Nuithonie, espace de création théâtrale par essence, quelle place donnons-nous au réel, au fantasme? Quelles sont nos vérités? Nos mensonges? Nos illusions? Que souhaitons-nous dissimuler sous nos peaux pour nous protéger? L'artiste investit les murs pour leur donner corps, cris et envies, non sans nous rappeler que nos intérieurs sont fragiles à l'image de la Nature à laquelle nous appartenons.

Arcanes
fusain sur papier, 135 x 104 cm, 2018

Muriel Zeender traverse cette fine frontière de papier de soie d’un souffle inspiré et se glisse sous notre épiderme, nous questionnant sur notre fragilité, notre sensibilité, notre intimité, avec la délicatesse d’une dentelière, laissant sur nos peaux de légers frissons et de petites fêlures qui permettent de laisser entrer la lumière.
A l'image de la beauté d'une chanson de Leonard Cohen...

There is a crack in everything
That's how the light gets in.


Regardez-moi je suis vraie
velours, 7 x 6,8 m, 2019


A voir à Nuithonie jusqu’au 8 février 2020.

Pour en savoir plus sur l'artiste, visitez son site.

Stéphanie Tschopp

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