CHRONIQUE DE LA VIOLENCE ORDINAIRE

 Ce soir, j’attends le bus pour me rendre au théâtre. Un homme m’aborde, visiblement fortement aviné. Il commence à s’approcher un peu trop. Je mets la distance et le prie poliment de me laisser tranquille. Il commence alors à me sortir des horreurs : « Je suis sûr que tu aimes sucer les grosses queues avec la bouche que tu as » ou encore, « Je glisserais bien mes doigts dans ta chatte... je suis sûr que tu mouilles comme une salope ».

Le bus arrive... je monte. Il me suit. Se met en face de moi. Je continue de l’ignorer. Il continue sa litanie de grossièretés. Je lui dis d’un ton ferme que s’il ne sort pas au prochain arrêt, j’appelle les flics. Il quitte le bus à l’arrêt suivant... j’ai de la chance.
Personne dans le bus, je dis bien personne, n’a réagi. Les gens regardaient ou pire, détournaient leur regard.
Parfois, on me rigole un peu au nez lorsque je suis un peu craintive de rentrer tard, seule. Oui, je sors beaucoup et c’est quelque chose qui n’est pas rare. Là, c’est samedi soir, il est 19h... 19h!
Je vais arriver au théâtre, prendre un verre de rouge pour me remettre d’aplomb et tenter de profiter du spectacle.
Une chose est certaine mesdames, NOUS ne sommes JAMAIS le problème! Que l’on soit habillées pour aller à la messe, au théâtre ou à une sauterie dans un donjon, NOUS ne sommes JAMAIS le problème!

Stéphanie Tschopp

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