L'INCONNUE DU RANG D

Je ne sais pas son nom, je sais juste qu’elle a 69 ans et qu’elle était assise à côté de moi hier soir au concert de Zazie... Qu’elle s’est trémoussée sur son fauteuil, qu’elle m’a adressé des sourires remplis de joie. Elle m’a dit, avant que le concert ne débute, un petit sourire coquin aux coins des lèvres: « Je ne devrais pas être là... mais vous savez, le plus grand risque que j’ai pris dans ma vie, c’est de naître... depuis, je zigzague entre les gouttes de pluie, je surfe sur les torrents de larmes et je danse dès que je le peux! ».

Autant vous dire que recevoir ça, alors que je suis à fleur de peau ces temps, c’était un cadeau.
Elle m’a passé deux trois fois la main dans le dos et souri avec tendresse, en me voyant gigoter sur mon fauteuil, et chanter à tue-tête pendant tout le concert. Elle a fini par se lever et danser à côté de moi. Elle m’a serrée dans ses bras quand l’émotion m’a fortement saisie au détour de « J’envoie valser... », en me disant: « Il faut laisser sortir... accueillir les émotions et les exprimer. Ne jamais les retenir! C’est trop beau pour rester en dedans! ». Il y a des étreintes qui ne se refusent pas.
Chère inconnue du rang D, vous avez rempli mon cœur. Vous m’avez émue par votre joie de vivre et votre sagesse... vous avez remis les horloges de mes émotions à l’heure et comblé une partie de ce vide abyssal qui commençait à m’envahir... Merci d’avoir fait rayonner vos couleurs tendres et lumineuses sur cette période grise...
Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rencontres, même éphémères, même juste le temps d’un concert.

Stéphanie Tschopp

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