VOYAGE, VOYAGE...

 C’est une destination à la mode ces derniers jours... je n’aime pas particulièrement céder aux dernières tendances, mais j’ai tout de même envie de vivre cette expérience si unique... Certains rêvent de gravir le K2, moi je vais partir à la découverte du P2,5...

L’excitation dans le ventre, impatiente et prête à vivre le grand frisson, j'enfile mon plus beau pantalon de jogging, un joli t-shirt avec un message fort qui affirme ma personnalité, et mes plus belles baskets. Ne pas oublier le verre de vin rouge, comme une gourde pour randonneuse aguerrie... je pars à l’aventure!

Passé le Col du Dodo, non sans peine, j’arrive dans un lieu étrange... chaleur et humidité tropicale... le Papiliorama, sans papillons, sans toucans, sans végétation luxuriante... mais avec un taux d’humidité similaire... je m’assoie quelques instants sur un petit rocher blanc, un trône depuis lequel j’ai une vue imprenable... je me laisse envahir par cette délicieuse odeur de Neroli qui flotte dans l’air... mais pas le temps de trop rêver, la marche est longue...

Je quitte ce lieu pour m’enfiler dans un étroit couloir... je marche en crabe, je zigzague entre les chaussures... ne pas renverser mon verre de vin... Fort Boyard dans 40m2, sans serpents heureusement... Soudain, une bête blanche me coupe le chemin... s’arrête, me regarde, m’agrippe le mollet, me mordille le genou... une bête féroce! C’est un «Gigi commun», je crois... j’arrive à m’extirper des griffes de ce terrible prédateur, après une âpre bataille à pattes nues... que d’émotions!

Arrivée à l’extrémité de ce couloir, un univers merveilleux s’offre à moi! Tu vois quand tu arrives au sommet des Rochers de Naye? Pareil... la vue est dégagée... sur la gauche La Tour de St-Nicolas, sur la droite... ben la droite.. pas grand chose sur la droite... mais... quel air frais! Je me promène lentement dans cet espace... il y a des vestiges du temps passé, laissés à l’abandon par les générations précédentes... on peut y lire Camus, Sartre, Proust, Éluard en lettres capitales... qui sont ces gens qui ont voulu laisser une trace de leur passage?

Bref, j’ai soif... je fais une pause...

Je continue ma balade... je me dirige vers le Miamsberg... ne pas confondre avec le Miasmesberg, qui n’est pas très populaire en ce moment... le Miamsberg donc... lieu insolite où la salière Queen Elizabeth côtoie une spatule encadrée, souvenir d’un lointain parfait au vin cuit élaboré dans un chalet valaisan... c’est donc un musée anthropologique! Une sorte de cabinet de curiosités... on peut ouvrir les tiroirs... y découvrir des louches, des fourchettes, des couteaux et des cuillères... des poches à douilles même... et ici, perdus, quelques boutons solitaires... quel émerveillement!

Fatiguée, mais heureuse, je m’allonge sur les bords du Sofa... et regarde passer le temps... ravie d’avoir pris le risque de la découverte, d’être sortie de ma zone de confort...

Merveilleux P2,5... je reste... je n’ai plus d’envies d’ailleurs...

Stéphanie Tschopp