SE CONCENTRER SUR L'ESSENTIEL...

 «Concentre-toi sur l’essentiel, sur ce qui te fait du bien!» ne cesse de me répéter un ami quand je me révolte contre la bêtise humaine. Je suis une véritable cocotte-minute... la vapeur s’échappe de chaque pore de ma peau!

Tous ces pseudo-gourous dont les théories fumeuses, jusqu’à la négation de l’existence du SIDA, trouvent aujourd’hui, dans la peur et l’incertitude des gens, le terreau idéal et fertile pour distiller leurs idées à la con. Ils déclarent haut et fort, à coup de vidéos quasi quotidiennes et de rires sarcastiques, que ce virus n’est qu’une grosse imposture. Ils incitent au m’en-foutisme, mettant en danger les gens qui croient à ces balivernes et par-là même également les gens de leur entourage.

Sortir de la pensée unique... grande phrase qui en période de pandémie ne veut rien dire du tout. Il n’y a pas 36 chemins de se sortir d’une merde pareille. Il faut tous tirer à la même corde. Point. Réfléchir, prendre de la hauteur, avoir l’esprit libre et affirmer ses positions, même si elles sont à contre-courant, c’est bien. S’obstiner dans le déni, par contre, à mon sens, c’est dangereux. Il ne manque plus que Raël pour venir nous dire que ce sont les Elohim qui nous ont envoyé le Covid-19, et le tableau serait complet! Je bouillonne...

Et puis il y a une autre sorte de gourous... presque plus perfides encore. Les «beauty-guru»... ces post-adolescentes qui font des bouches de canard, testent des crèmes anti-rides alors qu’elles viennent à peine de quitter la phase Roaccutane... «Comment ne pas grossir pendant le confinement?», «Manger healthy durant le confinement», «Les poils, c’est pas cute». etc, etc... j’en passe et des meilleures. Ça me fait grimper les murs, version Spiderman sous acide!

Sérieusement... comment peut-on tolérer que la femme avec des rondeurs devienne le cauchemar du confinement? Comment peut-on tolérer que la chasse aux poils soit l’enjeu majeur de ce confinement? Que le jus de céleri-kale soit l’aliment de base du confinement? Comment? A-t-on à ce point perdu les notions de valeurs humaines? A-t-on à ce point mis le cerveau sur pause pour focaliser sur ce genre de conneries alors que certains de nos proches luttent entre la vie et la mort?

Il y a de quoi désespérer... je suis de nature plutôt optimiste, mais là, face à ce vide sidéral, cette absence de consistance, je suis à deux doigts d’envoyer valser tous les espoirs que j’ai dans l’être humain. Pourtant je n’ai pas envie de me dire que tout est foutu... non!

Ce n’est pas grave si quelques kilos s’ajoutent à la balance parce que le four a fonctionné plus que d’ordinaire, qu’on a mangé plus de chocolat, plus de plats en sauce... on a du temps pour cuisiner... et ça fait du bien de se faire plaisir! Je ne jette la pierre à personne, Pierre - allusion cinématographie, pardon...- étant donné que j’ai moi-même peur d’ajouter du poids sur la balance... je n’ai pas envie que des années d’efforts soient réduites à néant... mais je ne me prive pas d’un carré de chocolat, voir d’une ligne, quand le blues s’installe. Je suis gourmande et le serai toujours. J’aime les plaisirs de la vie, et manger et boire un verre de vin en font partie.

Quant aux poils et aux cheveux, laissons-les un peu s’exprimer. Plus de bandelettes de cire dans les supermarchés? Ce n’est pas grave... quand on en a marre, si on en a marre, on sort le bon vieux rasoir de nos débuts. Ce n’est pas grave! Ce n’est pas grave non plus si le «persil dépasse du cabas», les piscines sont fermées de toute façon... et pour rappel, si besoin est, nous sommes des femmes, pas des jeunes filles prépubères...

Respirons! Soufflons! Donnons du repos à nos vanités... mettons du rouge à lèvres si nous en avons envie, besoin. Si cela nous booste le moral, nous donne confiance en nous, nous donne la force de conquérir le monde...enfin, la force de conquérir notre salon... mais ne culpabilisons pas si certains jours nous avons juste envie d’être plutôt que de paraître... c’est valable post-confinement aussi!

Stéphanie Tschopp