UN DÉCONFINEMENT TOUT EN DOUCEUR...

Duras... je prononce toujours son nom dans un soupir. Lorsque j’ai lu L’Amant pour la première fois, adolescente, je suis tombée amoureuse de Marguerite. De sa non-écriture. De sa singularité. Les souvenirs sont toujours plus beaux lorsqu’ils sont fragmentés, incomplets et sublimés par l’imaginaire. Cette langue si unique qui possède son propre code.
Anne Schwaller et Guillaume Prin nous ont conviés dans leur salon. Une petite dizaine. Chacun son bout de canapé. Nous voilà embarqués sur un bac qui traverse le Mékong. Nous portons tous une robe en soie, un chapeau en feutre et des escarpins dorés... la moiteur nous enveloppe. La lenteur, le rythme continu, nous invitent à une écoute attentive. Nos corps prennent leurs aises. Une certaine ivresse lascive...
Je me déchausse. Je porte mes genoux à mon visage et je me laisse porter par le récit si particulier. Je fais ma bulle. Je laisse les mots me serrer dans leur résonance. Le style si reconnaissable et inimitable de Marguerite, protégé des influences extérieures par une scénographie intimiste et une suavité sonore. Ne manquent plus que les odeurs des rues de Saigon... on laisse voguer nos sens...


Un cadeau que ce filage. Un carré de chocolat que je vais laisser fondre délicatement dans ma bouche tout l’été... le savourer, en saisir toutes les infinies nuances.
Merci... merci pour ces instants qui nous ont embrassés en nous disant: « Ça va aller... ». Merci pour l’émotion des retrouvailles que j’ai eu grand-peine à contenir... 99 jours sans théâtre... oui, j’ai décompté l’éternité. Chère Petite au Chapeau de Feutre, on se revoit en avril 2021 à Nuithonie... si tout va bien.

NB: les dates exactes seront présentées avec la 2ème partie de la saison Equilibre-Nuithonie en décembre 2020.

Stéphanie Tschopp

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