EDOUARD BAER - Les élucubrations d'un homme touché par la grâce

Il fallait bien cela ce soir, à Equilibre : de la poésie. La seule chose qui tourne l’obscurité en lumière selon Godard.

La douce voix de Jean-Louis Trintignant qui récite du Boris Vian... j’voudrais pas crever avant d’avoir usé sa bouche avec ma bouche, son corps avec mes mains, le reste avec mes yeux... j’en dis pas plus faut bien rester révérencieux... oui, je connais ce poème par cœur. Il erre dans ma petite tête depuis des années...
Il fallait bien des évocations de Camus, de Brassens, de Malraux, de Bukowski, de la part féminine de Romain Gary, de sa sentimentalité, pour que les émotions prennent le dessus sur l’intellect dominateur.
Il fallait bien la douce folie, la tendresse malicieuse d’un
Edouard Baer
comme masque décongestionnant pour yeux bouffis d’avoir trop pleuré que tout s’arrête à nouveau... il fallait bien un Medor pendu à un faux téléphone pour que notre imagination reçoive sa dernière dose de magie avant longtemps...
Il fallait bien un faux bar, un vrai décor, un merveilleux comédien, de beaux textes pour affronter, le cœur vaillant, les semaines, les mois à venir.



Quelques instants volés à ce monde qui part en vrille, qui mettent du baume sur les cœurs meurtris. Un souvenir à garder précieusement au chaud pour les longues soirées d’hiver qui s’annoncent. Un peu comme un feu de cheminée qui crépite, qui réconforte et que l’on accompagne d’un thé, d’un verre de vin ou d’un whisky quand Chopin nous invite à le rejoindre et que quelques fantômes virevoltants récitent les 12 scènes de l’acte II.
Tendresse, grâce et plaid sur nos nuits froides.


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