COSI FAN TUTTE - NOF, HEMU, HEM Genève, Université de Montréal
« Cosi fan tutte », ou tout simplement « Cosi » pour les aficionados de l’opéra, est la dernière des trois collaborations entre Mozart et le librettiste vénitien Lorenzo da Ponte. Écrit et composé en seulement un mois, cet opera buffa est peut-être le plus mélancolique des trois, « Les Noces de Figaro » et « Don Giovanni » étant les deux précédents.
crédit photo: Olivier Wavre |
Sous-titrés « l’école des amants », « Cosi » se penche sur la fidélité ou plutôt sur la supposée infidélité des femmes. Tragi-comédie romantique et désespérée, teintée de philosophie amoureuse, sur fond de mensonges, de travestissements, de faux-adieux. Deux constats: l’humain est inconstant et il n’y pas de réelle infidélité car le véritable amour n’existe pas. De quoi mettre de l’ambiance dans ce dimanche un peu gris.
La musique de Mozart y est radieuse et les ensembles sont
probablement parmi les plus beaux écrits par ce cher Wolfi... oui, je l’appelle
Wolfi... on s’aime beaucoup lui et moi, alors je me permets cette familiarité.
Dans cette production, une collaboration entre les
étudiant-es de la HEMU, la HEM de Genève, l’université de Montréal et le NOF Nouvel Opéra Fribourg, de jeunes talents lyriques se frottent aux croches facétieuses et aux nombreuses cadences évitées mozartiennes - oui, Wolfi aime bien prolonger
un peu les tortures amoureuses - dans une mise en scène sublime de Julien
Chavaz et les lumières envoûtantes d’Eloi Gianini. À ce stade, ce ne sont plus
des lumières, mais des peintures! La scénographie est astucieuse et ludique.
Véritable coup de cœur de cette production, la soprano
Judith Ankoué dont le timbre, d’une rondeur exceptionnelle, bouleverse dès les
premières notes. Sa Fiordiligi est intense, profonde, tourmentée... une
merveille. Et que dire de la délicieuse Despina incarnée par Aurélie Brémond ? Malicieuse à souhait! Si la distribution est intéressante, elle n’en est pas moins un tout
petit peu inégale. Emportés par la fougue qui est celle des amants trahis, ces
messieurs ont parfois tendance, dans les ensembles notamment, à chevaucher les
croches avec un peu trop d’allant, obligeant le chef, Jean-François Rivest, a s'ajouter des bras supplémentaires pour indiquer le tempo... rendez-vous au point
d’orgue, messieurs...
crédit photo: Olivier Wavre |
Tout cela est bien évidemment pardonnable et on ne saurait trop blâmer l’enthousiasme.
Cette plateforme pour
l’avenir lyrique et la formation est un outil merveilleux qui a été mis sur pieds. On se réjouit des
prochaines productions et de découvrir encore plus de nouveaux talents.
Stéphanie Tschopp
Direction musicale Jean-François Rivest
Mise en scène
Julien Chavaz
Conseiller artistique & coach vocal
Todd Camburn
Collaboration aux costumes
Gioia Nessi, Annemarie Chavaz
Lumières
Eloi Gianini
Fiordiligi
Judith Ankoué / Marion Auchère
Dorabella
Ludmila Schwartzwalder / Valérie Pellegrini
Despina
Ana Belen Gabaldon Sanchez / Aurélie Brémond
Guglielmo
Aslam Safla / Etienne Prost
Ferrando
Etienne Anker / Jean Miannay
Don Alfonso
Xiang Guan / Félix Le Gloahec
Musicien·nes instrumentistes de l’HEMU et de l’Université de Montréal
Chef·fes de chant, accompagnement pianoforte
Marie-Cécile Bertheau et Marcell Vigh
Assistanat à la direction musicale
Etudiants en direction d’orchestre de l’HEMU
Assistanat à la mise en scène
Alixe Durand-Saint-Guillain
Régie de scène
Gaston Sister
Peinture des décors
Valérie Margot, Lola Sacie
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