SIGNES - Cie Fabienne Berger

Le silence, ce premier instant de la rencontre. Cette forme de timidité qui autorise à humer l’autre. Cette forme de pudeur qui permet d’apprivoiser l’autre sans le, la brusquer. Cette forme élégante de présentation par le regard. Un sourire tendre qui précède la rencontre. C’est dans le silence que Fabienne Berger et Caroline de Cornière se présentent au public. Face à lui, elles lui laissent le temps d’appréhender l’espace, les corps, les respirations. C’est le moment de faire connaissance. 

crédit: Mario del Curto

Le bout des doigts commence à vibrer… on dirait des feuilles prises dans une brise… femmes-arbres. La sève remonte le long des racines, du tronc, jusqu’au bout des bras-branches. L’éveil au printemps, à la rencontre d’une nouvelle saison. Les vibrations sont comme les abeilles qui pollinisent les fleurs. Elles passent entre les danseuses et le public. Des allers-retours. Donner, recevoir. Echanger. La perspective de beaux fruits.

Dans cet échange intense, Fabienne Berger et Caroline de Cornière sont d’une générosité folle. Sans cesse à la recherche d’un regard à capter, elles viennent nous chercher en permanence, nous cueillir. Nous sommes porté-es par l’habillement sonore, enveloppé-es même par moment. Les mouvements sont très organiques et, associés à la musique de Malena Sardi, nous invitent à nous reconnecter à nos ressentis,  nos émotions. Nous entrons presque dans une transe des sens. A l’affût. Vigilant-es à chaque micro-vibrations. Au-delà d’un vrai plaidoyer sur le lien qu’il existe entre les artistes et leur public, c’est surtout un hymne à la vie, à la rencontre , au partage. Et s’il y a une chose qui m’émeut tout particulièrement, c’est de voir des corps de danseuses sur lesquels on peut lire des parcours de vie du bout des yeux… ils portent en eux une poésie à presque nulle autre pareille.

crédit: Mario del Curto

Si, comme dans certains films de David Lynch, nous n’avons pas les réponses à toutes nos interrogations, celles qui restent ouvertes ne nous angoissent pas, mais ont plutôt tendance à nous inciter encore plus à partir à la découverte non seulement de ce lien unique, mais également à l’alimenter par notre curiosité. Ne dit-on pas que ce n’est pas destination qui compte, mais le voyage ?

À voir encore les 10, 11 et 12 mars 2022 à Nuithonie. Toutes les infos, ici.


Stéphanie Tschopp



concept, chorégraphie, danse Fabienne Berger
collaboration artistique, danse Caroline de Cornière
musique, dispositif sonore, mixage live Malena Sardi
lumière Dominique Dardant
régie lumière Sandra Romanelli
costume Kar&Fab, Carole Frossard
assistanat de production Jean-Nicolas Dafflon
regard extérieur Anna Hohler
coach vocal Maick Cochard
captation vidéo Bastien Genoux
administration Xavier Munger
diffusion ciefb
production ciefb (compagnie fabienne berger)
coproduction Equilibre-Nuithonie – Fribourg
avec le soutien de Etat de Fribourg, Loterie Romande, Société Suisse des Auteurs (SSA) bourse pour la composition de musique de scène, Fondation Nicati - De Luze, Fondation Suisse des Artistes Interprètes (SIS), Fondation Emilie Gourd, Fondation Ernst Göhner

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